Mélanie, Betty &…

Emeline Hamon

Franchir la frontière, changer de corps touche non seulement au plaisir mais à la nécessité existentielle pour certains êtres. Et qu’importe si les «certitudes» se voient interpellées par cette traversée.

Photographiés dans leur globalité ou par fragments, les corps d’Emeline Hamon sont le signe de transformations, de passages d’un état à l’autre. S’y pose la question de la nature même d’une femme ou d’un homme. Certaines séries, volontairement floues, décadrées, suggèrent les flottements de l’identité. D’autres posent plus précisément la question de ce qu’il en est du portrait, de sa ressemblance à la fois dans ses métamorphoses mais aussi à l’épreuve du temps.

Emeline Hamon par sa quête photographique identitaire prouve que des corps diffèrent en eux-mêmes du genre qui lui fut donné. Semé corruptible, il tente de ressusciter incorruptible. Vécu méprisable, il peut renaître glorieux en entrant dans un physique qui lui convient mieux. Néanmoins, retrouver son « vrai » genre reste souvent le seul moyen de vivre. C’est accepter la perte, c’est regarder du côté de l’autre en soi et en accepter le risque.

Jean-Paul Gavard-Perret – mai 2017

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