HORIZONS ou du corps du monde

Regardant l’horizon, un air d’infini m’émeut¹.
Lieu inaccessible, peut-être désiré, toujours lointain et présent. Illusion, réalité.
Ce que nous savourons d’un immense.
Contemplation, découverte, mystère.
Il devient scène du récit et de la poésie, dans la danse qui nous amène de l’un à l’autre.
Si lointain, si proche : il nous regarde à son tour, nous appelle par notre nom, nous semble dédié et renaît dans les yeux de chacun.
On y retrouve au même instant notre visage et le monde.
Ligne que l’on remplit de sensations, sens et silence.
Ligne humble et majestueuse.
Enfant de la lumière, on le trouve partout : ligne contemplée du bord de la mer ou d’un sommet ; ligne qui sépare des parties d’un corps, si fine et si vertigineuse ; rencontre entre les matières dans le jeu de se distinguer et se fondre ; ligne invisible ou cachée de l’éclat de la lumière ; espérance der- rière les apparences ; ligne suggérée, nous, immergés dans le ventre du corps du monde ; révélée dans les traces que l’on crée ou que l’on laisse ; imaginée devant la transformation et les signes du temps.
Il ne nous reste qu’à regarder et trouver notre horizon.

Marcello De Masi, décembre 2019

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¹ Franco Battiato, Le sacre sinfonie del tempo, dans l’album Come un cammello in una grondaia, EMI Italiana, Milano 1991